Data Habari: La décision de la fermeture du Lac Tanganyika affecte plus de deux millions des personnes.
Les autorités des pays riverains du lac Tanganyika se sont convenues de suspendre la pêche pendant une période de 3 mois allant du 15 Mai au 15 Août 2023. Cependant, elles sont de plus en plus nombreuses les voix qui s’élèvent pour protester contre cette mesure. Si cela est maintenu, que deviendra la vie des milliers et de milliers de gens qui vivent de la pêche ? N’aurait-il pas fallu y penser avant de prendre cette mesure ?
En effet, dans sa correspondance adressée au chef du gouvernement, le ministre de la pêche et de l’élevage Adrien Bokele Djema renseigne que selon les résultats des études menées par le Projet LATAFIMA, Lake Tanganyika Fisheries Management (Gestion des Pêcheries du Lac Tanganyika) sur les espèces de poissons à valeur commerciale, il a été observé un déclin du stock des ressources halieutiques dans le lac Tanganyika. D’où, une interdiction aux activités de pêche est formellement recommandée pour tous les pays du Lac Tanganyika, notamment le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et la RDC.
Dans la ville d’Uvira, les pêcheurs, les vendeurs des poissons, les consommateurs sous la houlette de la société civile des nationalistes congolais sont descendus dans la rue l’avant midi de ce jeudi 11 Mai 2023 pour dire non à la fermeture du lac Tanganyika.
Avec des calicots à la main, ces manifestants sont paris du rond-point Kavimvira pour chuter jusqu’à la mairie pour s’opposer contre la décision de la fermeture de la pêche sur le lac Tanganyika.
L’un des manifestants interrogé par votre Magazine, anonymat, dit n’avoir pas compris pour quoi les autorités prennent une décision si vite sans aucune mesure d’accompagnement. Pour lui, trois mois c’est beaucoup, avec quel moyen mis à la disposition des pêcheurs, nous allons nourrir nos familles comment. L’Etat Congolais doit se mettre à notre place. Nous refusons fortement la fermeture de la pêche sur le lac Tanganyika. A-t-il conclu.
Contactez à ce sujet, Pierre Buyoya Kashindi, Directeur de DRM Africa, Expert en gestion des eaux du Lac Tanganyika ET DU Risque des Catastrophes : la décision de la fermeture des eaux du lac Tanganyika pendant trois mois par l’institution intergouvernementale ? Après avoir vue pendant 15, le lac Tanganyika qui avait la capacité de produire 450.000 tonnes par an, à partir de 2015 la production à baisse à 25.000 tonnes, aujourd’hui on arrive à 2.000 tonnes ce qui veut dire que la production des poissons sur le lac Tanganyika continue à baisser. Cette baisse est causée par plusieurs facteurs, notamment la surpêche, le fait que les pêcheurs sont nombreux, on commence à pêcher les alevins donc les petits poissons « Kauzu, Mugala », raisons pour laquelle l’autorité du Lac Tanganyika en tant qu’Institution Intergouvernementale, chargé de gérer le lac Tanganyika, à travers son département de gestion de la pêche sur le lac Tanganyika, LATAFIMA à pris la décision de suspendre pendant trois mois la pêche sur le lac Tanganyika, afin de voir s’il aura l’augmentation de la production, et les petits poissons deviennent grands. Cette fermeture à un impact négatif pour les pêcheurs, plus de deux millions dépendent du secteur de la pêche. Et impact plus de dizaine des millions de personnes vivants à Bukavu ; Lubumbashi, Kinshasa, Dar-es-Salaam Afrique du Sud. Raison pour laquelle au sein de l’autorité du lac Tanganyika a mis une mesure d’accompagnement pour les pêcheurs qui sont touchés directement. Au niveau de la Tanzanie, le responsable auront 7.000.000 de franc Shilling, le pêcheur 1.000.000 Franc Shilling, au niveau du Burundi l’enregistrement des pêcheurs et propriétaires des équipes commencent déjà. Mais en RDC, les choses ne sont pas claires.
Selon LATAWAMA, Le potentiel de production annuelle de poissons était, dans les années 1990, de l’ordre de 200 000 tonnes. En 2011, la production totale annuelle de poisson du lac avait pourtant chuté entre 110 et 120 000 tonnes, selon les experts de la pêche.
https://latafima.org/fr/bienvenue/
A l’origine de cette chute, le nombre de pêcheurs avait augmenté de manière spectaculaire durant la décennie précédente, et ces nouveaux pêcheurs adoptaient des engins de pêche qui détruisent les stocks. En effet, la croissance démographique dans la région mettait chaque année sur le marché du travail des dizaines de milliers de jeunes adultes, alors que les opportunités d’emplois et de revenus en zone rurale étaient rares. Comme l’accès à la pêche était libre, ces jeunes réunissaient quelques moyens financiers, achetaient du matériel de pêche et se ruaient sur la ressource. En même temps ces nouveaux pêcheurs, sans culture de l’écologie des poissons, capturaient les poissons dès leur plus jeune âge, avant qu’ils aient pu reproduire et renouveler le stock. Ainsi, chaque année, la quantité de poissons dans le lac Tanganyika diminuait.
A partir de 2016, la situation a encore empiré. Les poissons adultes se faisant de plus en plus rares sur toute l’étendue du lac, les pêcheurs expérimentés se sont mis aussi à pêcher les juvéniles pour survivre économiquement. Ainsi, le poisson qui avant était pêché à 350 grammes, quand il devient adulte, était désormais pêché à 5 ou 50 grammes, avant même d’avoir reproduit. L’effondrement des stocks de poisson s’est accéléré. L’année 2017 a été catastrophique pour les pêcheurs, et ce fut même pire en 2018.